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6 conseils de parents séparés
Source: Naître et grandir – Novembre 2018
Lien: https://naitreetgrandir.com/fr/dossier/enfant-au-coeur-de-la-separation/6-conseils-de-parents-separes/
Comment rester de bons parents malgré la séparation? Des parents partagent leurs astuces.
1. Communiquer
« On s’envoie régulièrement des textos pour se tenir au courant des événements importants que vit notre fille. Par exemple, je peux envoyer à mon ex une photo de Sandrine parce qu’elle vient de perdre sa première dent. Lors des échanges de garde, on fait aussi le point sur différents sujets. Quand j’ai besoin de vérifier quelque chose, je le fais tout de suite, je n’accumule pas. »
– Anne-Marie Loiselle, séparée depuis 2 ans, maman de Sandrine, 7 ans
Certains parents s’écrivent aussi des notes dans un cahier (ex. : carnet de la garderie). « C’est une bonne idée, dit Harry Timmermans, psychologue et médiateur familial. Mais parfois, quand la situation est complexe, écrire ne suffit pas. » L’idéal, quand quelque chose préoccupe les parents au sujet de leur enfant, c’est de s’en parler de vive voix.
2. Parler avec respect de son ex-partenaire
« Mon ex-conjointe m’a laissé pour un autre. Même si je vivais de la frustration au début, je n’ai jamais parlé en mal d’elle. Je sais combien elle est importante pour mes enfants. Mes parents se sont séparés quand j’avais 11 ans et leur communication était difficile. J’ai vécu beaucoup de tensions et je ne voulais pas faire vivre ça à mes enfants. Avec moi, il n’y a pas de sujets tabous. Mes enfants peuvent me parler de leur mère, de son chum et de ce qu’ils font ensemble, ils savent que je vais bien réagir. »
– Blaise Bélanger, séparé depuis 3 ans, papa d’Olivia, 5 ans, et de Benjamin, 3 ½ ans
« C’est essentiel de toujours parler avec respect de l’autre parent, rappelle Lorraine Filion. Si les parents ont de la peine ou sont en colère, ils doivent en parler à un ami, à un groupe de soutien ou à un professionnel, pas à leur enfant. » L’enfant doit aussi sentir qu’il a le droit d’aimer le nouveau partenaire d’un de ses parents.
3. Demander de l’aide
« Nous sommes allés en médiation familiale pour organiser notre séparation. Cela nous a permis de nous parler sans crier et de nous écouter. Mais pour que la médiation fonctionne, il faut avoir de bonnes intentions. Pour nous, c’était le bien-être des enfants qui était important. On a décidé de rester amis pour eux. »
– Steve Gollain, séparé depuis 3 ans, papa de Coralie, 7 ans, et de Mathys, 10 ans
La médiation familiale peut être très utile pour aider les parents à décider du mode de garde, à clarifier leur rôle après la rupture et pour préciser leurs responsabilités. « Plus on y va tôt, mieux c’est, soutient Harry Timmermans. C’est plus facile de trouver une entente quand on n’a pas accumulé des années de tensions. »
4. Faire équipe comme parents
« Tout l’argent que nous recevons du gouvernement pour nos enfants va dans un compte conjoint. Nous nous en servons pour payer les dépenses liées à la garderie et à l’école, par exemple. Nous allons aux rencontres scolaires ensemble. Et si je dois aller à l’urgence avec un enfant pendant mes jours de garde, j’amène mon autre garçon chez son père. Nous restons parents à temps plein et nous nous entraidons. »
– Catherine Langis, séparée depuis 2 ans, maman de Ludovic, 4 ans, et de Guillaume, 6 ans
« Les parents peuvent aussi s’entendre à l’avance pour savoir qui va aller aux différents rendez-vous (ex. : médecin, dentiste, garderie), suggère Lorraine Filion. Le parent qui y va s’engage toutefois à faire un rapport à l’autre par courriel ou par téléphone. » C’est important de le faire parce qu’il y a parfois des décisions à prendre concernant des médicaments, des traitements à suivre ou des interventions à faire.
5. Garder le contact sans envahir l’autre
« Facetime me permet de rester en contact avec ma fille quand elle est chez son père. Si Kelly s’ennuie avant de se coucher, son père m’envoie un texto pour me demander si on peut faire un appel vidéo et je dis toujours oui! C’est simple et ça rassure ma fille. Mais on respecte nos vies privées, on attend que Kelly le demande. »
– Tanya Crépeau, séparée depuis 3 ans, maman de Kelly, 4 ½ ans
« On peut s’entendre à l’avance avec l’autre parent et dire qu’on va l’appeler à 19 h pour dire bonne nuit, par exemple », dit Lorraine Filion, travailleuse sociale et médiatrice familiale. Toutefois, il faut éviter que l’enfant étire l’heure du coucher en réclamant tout le temps l’autre parent. L’enfant peut aussi garder une photo de ses parents dans ses deux chambres. Certains traînent aussi avec eux un vêtement avec l’odeur de maman ou de papa, comme un chandail, pour s’endormir.
6. Accepter que l’autre parent ne fasse pas comme nous
« Au début, mon ex-conjointe accrochait parce que j’avais moins le souci du détail pour les vêtements. Ce n’est pas important pour moi que ma fille soit habillée comme une carte de mode. Maintenant, nous avons chacun nos vêtements pour Victoria. Même si nous ne faisons pas tout de la même façon, l’important c’est que notre fille soit bien et qu’elle soit contente d’aller chez l’un ou chez l’autre. »
– Marc-André Balmir, séparé depuis 2 ans, papa de Victoria, 3 ans.
« Les parents sont deux personnes différentes même quand ils vivent ensemble, rappelle Harry Timmermans. L’enfant est riche des différences de ses parents et il est capable de s’adapter à différentes façons de faire. » La séparation en chiffres
Des parents qui se séparent, c’est courant au Québec. Portrait de la situation.Au Québec, quatre familles sur dix vivent une séparation. « Les gens se séparent de plus en plus et le fait d’avoir des enfants n’empêche pas les couples de se séparer », observe Marie-Christine Saint-Jacques, professeure à l’École de service social de l’Université Laval. Elle indique que les parents se séparent aussi de plus en plus tôt, c’est-à-dire quand leurs enfants sont jeunes.Par exemple, à l’âge de 6 ans, 22 % des enfants nés en 1997-1998 dans une famille intacte avaient connu la séparation de leurs parents. C’est ce que révèle une analyse de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) réalisée à partir des données de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec. Même si la garde partagée gagne en popularité, ce n’est pas la majorité des enfants qui vivent selon ce modèle. « Dans les faits, les enfants sont toujours un peu plus avec leur mère », souligne Marie-Christine Saint-Jacques. Toujours selon l’analyse de l’ISQ, au moment de la séparation, 40 % vivaient en garde partagée et 53 % des enfants vivaient seulement avec leur mère. Parmi eux, 35 % voyaient leur père régulièrement (chaque mois, chaque semaine ou toutes les deux semaines).
Source: Naître et grandir – Novembre 2018
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